Belaïde Bedreddine, président du Syndicat interdépartemental pour
l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), et Jean-Louis
Chaussade, directeur général de Suez, ont présenté sur l’usine de
Valenton (Val-de-Marne), l’innovation BioGNVAL, qui permet de
transformer une partie des eaux usées d’Île-de-France en biocarburant
liquide. Cette visite a eu lieu en présence de Chantal Jouanno,
vice-présidente de la Région Île-de-France, Jean-Louis Missika, adjoint à
la maire de Paris, Joëlle Colosio, directrice régionale Île-de-France
de l'ADEME, des élus du Val-de-Marne, et de l’ensemble des entreprises
ayant participé au projet (Engie, IVECO, Cryo Pur, Thermoking).
L’usine de Valenton est l’une des plus grandes d’Europe, traitant chaque
jour les eaux usées produites par près de 9 millions de Franciliens. Le
démonstrateur industriel BioGNVAL est le premier en France à valoriser
le biogaz issu du traitement des eaux usées en biocarburant liquide
(BioGNL), une énergie renouvelable, facilement stockable et
transportable. Cette innovation est rendue possible par le procédé de
cryogénie développé par Cryo Pur qui permet d’épurer le biogaz en
séparant ses composés – méthane et CO2 – pour produire du biométhane,
puis de le transformer en biocarburant liquide.
Soutenu par le programme Investissements d’Avenir de l’ADEME, ce projet
lancé en février 2013 par le SIAAP et Suez, exploitant de la station de
Valenton (800 000 m3 d’eau/jour), visait à démontrer la faisabilité
technico-économique à grande échelle de la production de gaz méthane
liquide à partir de biogaz, afin de développer la filière au niveau
mondial. Le projet BioGNVAL, aujourd’hui finalisé, démontre que l’on
peut produire grâce à nos eaux usées un carburant propre qui n’émet pas
de particules fines et qui réduit de 50 % les émissions sonores et de 90
% les émissions de CO2 par rapport à un moteur fonctionnant au diesel.
Le démonstrateur industriel BioGNVAL permet de traiter près de 120 Nm3/h
de biogaz, de produire 1 tonne/jour de BioGNL (2 pleins de poids
lourd). Les tests effectués démontrent que les eaux usées de 100 000
habitants permettraient de produire suffisamment de BioGNL pour
alimenter 20 bus ou camions. Facilement stockable et transportable,
puisque la liquéfaction permet de réduire son volume par 600, le BioGNL
offre de nombreux débouchés. Il peut être utilisé pour le transport de
personnes et marchandises longue distance (poids lourds, camions et bus)
ou être mis à la disposition de stations-services ou d’industriels qui
peuvent l’utiliser en substitution de combustible fossile. Il constitue
aussi une solution complémentaire pour valoriser le biogaz issu des
stations d’épuration lorsque ce dernier ne peut être facilement injecté
au réseau de distribution de gaz naturel (autorisées depuis juillet
2014), notamment pour des raisons de distance.
La directive européenne 2009/28/CE a fixé un objectif d’incorporation de
10 % d’énergies renouvelables dans le secteur des transports à
l’horizon 2020. La production et distribution de BioGNL en substitution
de combustible fossile s’inscrit donc dans la continuité d’une dynamique
de développement des énergies renouvelables, encouragée par les
autorités françaises, européennes et mondiales. De son côté, le SIAAP
encourage activement le développement de ce biocarburant qui présente
des atouts majeurs pour les territoires : c’est à la fois un levier pour
l’indépendance énergétique des territoires et une solution pour lutter
contre le changement climatique. Belaïde Bedreddine, président du SIAAP,
a déclaré : "Ce biogaz issu de nos stations d’épuration est pour moi
la contribution concrète des territoires à l’effort commun de
transition énergétique. Cette offre innovante s’inscrit en effet dans la
logique de notre stratégie industrielle de moyen et long terme. Elle
est une solution technologique susceptible d’être dupliquée avec les
bénéfices pour l’environnement que représente un carburant économique,
durable, facilement stockable et sans danger pour la santé publique."
Pour Suez, cette technologie d’avenir renforce son positionnement sur le
marché du biogaz en France et à l’international en permettant de
proposer une nouvelle forme d’énergie locale et renouvelable aux
collectivités et aux industriels. Le groupe est pionnier et leader de la
production et de la valorisation de biométhane issu des eaux usées en
France et dispose de nombreuses références avec près de 170
installations de méthanisation sur ses usines de traitement d’eau et de
déchets dans le monde entier. Il ambitionne d’augmenter sa production de
biogaz de 30 à 50 % d’ici 5 ans. Jean-Louis Chaussade, directeur
général de Suez, a affirmé : "Nous sommes fiers de cette innovation
issue d’un travail collaboratif avec le SIAAP et nos partenaires, au
service de l’attractivité d’un territoire et de la lutte contre le
changement climatique. Cet exemple réussi d’économie circulaire et de
boucle locale de valorisation ouvre de nouvelles perspectives, tant pour
les collectivités que les industriels qui souhaitent s’engager
pleinement dans la transition énergétique."